Ici,
j’ai rencontré des enfants avec d’autres difficultés que les miennes : des
enfants brûlés, avec le cancer, des enfants amputés, des enfants qui ont des
problèmes au cerveau…
Mais
tout ça ne m’a pas empêché de rester avec les autres. Parfois, il y en a qui
n’ont pas le moral, ils ont besoin d’être rassurés, qu’on les supporte un peu.
Parfois
on s’enferme dans sa chambre, on ne veut pas voir les autres, on veut la paix,
en fait on a peur d’aller vers les autres, de ne pas bien s’entendre avec eux,
de la manière dont l’enfant va nous regarder.
Je
suis resté deux ans sans voir ma famille, c’était pour ma santé. Aujourd’hui je
dis ça, ce que j’ai vécu pour faire comprendre à ceux qui vont rentrer ici que
la vie des fois est un peu dure, difficile, inadmissible, injuste.
On
regrette les choses que l’on a perdues et on a du mal à comprendre les choses
que l’on a. Mais si tu arrives à comprendre ce qui te reste, tout ce que tu
peux encore apprendre, tu vas reprendre confiance en toi.
Parfois
la vie change mais tu ne l’acceptes pas. Je l’ai vu ici, sur des amis, et je
l’ai vu sur moi. On ne peut pas oublier. Il faut du temps pour accepter son
handicap, il faut des gens qui t’expliquent, qui travaillent avec toi.
A
l’hôpital je me suis fait des amis, des dalons, je n’ai pas de leçons à
vous donner mais c’est pour vous faire comprendre que même si les gens
sont différents ce n’est pas pour ça qu’on doit s’ignorer. Au contraire on doit
s’aider, s’amuser, se soutenir
Je
remercie toutes les équipes pour leur courage de m’avoir supporté, et
merci je ne vous oublierez pas.