En ce moment je suis à La Réunion mais avant j’allais
au Collège à Mayotte, à l’abattoir sur Petite Terre.
Le collège n’était pas loin de chez moi, c’est pour
cela que je l’avais choisi. Mais sans savoir ce qui allait m’arriver. Le
premier jour, j’ai rencontré des gens qui étaient dans la même classe que moi
en PPF. J’avais un problème au dos, à la colonne vertébrale, et du coup cela me
faisait une bosse et j’étais penché vers l’avant. Les gens m’appelaient Papi et
me disaient « Eh ! Redresse toi ! ».
Il y a des gens qui ne voulaient pas que je reste
avec eux car ils avaient honte avec moi. D’autres me comprenaient et savaient
que je ne le faisais pas exprès.
Des jeunes venaient m’embêter et partaient en
courant, car ils savaient que je ne pouvais par les rattraper. Ils voulaient
appuyer sur la bosse dans mon dos.
Pour moi cela était embêtant, difficile à vivre, et
je ne voulais pas faire une deuxième année dans ce collège. Alors, j’ai demandé
un transfert au collège de Pamandzi. J’ai signé les papiers sans en parler à ma
maman car j’avais peur qu’elle refuse. Ensuite je lui ai expliqué pourquoi j’avais
ça.
Au collège de Pamandzi, j’ai rencontré de nouveaux
amis. Quand on sortait du collège, parfois, ils me raccompagnaient jusqu’à la
route qui va chez moi pour que personne ne m’embête.
Le collège à Mayotte n’a pas changé, il y a souvent
des bagarres, de la violence, du trafic. Cela aussi s’explique par la rivalité entre
les quartiers.
Si j’avais été en forme, je ne serais pas resté les
bras croisés. Je me serais sûrement défendu. Le gens ne se mettent pas à la
place des autres et ne se demandent pas ce qu’ils ressentiraient.
Anrifdine.