vendredi 12 avril 2013

Dialogue avec le temps. Projet d'écriture.


Monsieur Raphäel est souvent triste.

Tout le monde l'appelle le petit vieux, il n'a plus toute sa tête.

Il dit souvent que ça ne sert à rien la vie, les heures passent trop vite et qu'il n'a plus le temps de faire grand chose.

Alors un jour, il décida d'enlever les piles de son horloge, prit son vieux fauteuil et s'installa juste en face.

Il regarda l'horloge dans les yeux et dit:

   - Je l'ai fait, j'ai arrêté le temps ! Peut-être que comme ça je n'aurais plus à m'en faire !

Quand soudain la maison commença à trembler, le temps dehors à changer et l'horloge se transforma complètement .

Et là en face de lui un monsieur assez étrange...

   - Vous pensiez vraiment que vous alliez vous débarasser de moi aussi facilement?

   - Qui êtes-vous? répondit le petit vieux avec une voix tremblante.

   - Qui suis-je? Mais voyons je suis cette chose que vous détestez tant. Je suis monsieur Temps.

   - Monsieur Temps? Ca existe? je dois sûrement avoir des hallucinations, vue ma vieillesse.

   - Bien sûr que j'existe. C'est moi la cause de votre colère, c'est moi qui m'occupe du temps, de l'heure, des jours, des mois et des années.

   - Ah! C'est vous qui me pourissez la vie? C'est vous qui faites que je n'ai plus le temps de lire mon journal à cause des soins infirmiers?

   -Oui, mais je n'ai pas vraiment le choix. C'est mon boulot!

   - Alors changez de boulot! dit le petit vieux en colère.

   - Changer? Vous êtes drôle pour un petit vieux. On m'a créé pour ça et personne ne pourra rien y changer !

   - Pourquoi on vous a créé? Si vous n'aviez pas existé j'aurais eu assez de temps pour lire mon journal après les soins, j'aurais eu le temps de faire une petite marche avant la nuit.

   - Mais voyons, vous avez 24 heures chaque jour pour faire ce que vous avez envie de faire.

   - Les vingt-quatre heures ne sont pas assez, ça passe comme une fusée.

   - Mais vous avez eu une vie entière. De quoi vous plaignez-vous?

   - Facile pour vous de dire ça ! Mais vous ? Vous n'êtes pas réel, vous n'êtes qu'un simple objet qui nous rend fou avec les "tik-tak", qui nous fait avoir de gros problèmes quand on est en retard.
Vous ne disparaissez jamais. On vous voit partout dans les maisons, dans les magasins, dans les écoles, dans les hôpitaux, sur les portables, dans les voitures...

   - Oui, je suis partout...et vous ne seriez rien sans moi ! Voyez-vous tout le monde à besoin de moi.

   - Pas moi! Je n'ai que 90 ans. J'ai encore 10 ans à vivre. Et j'aimerais vivre sans me préoccuper du temps, de pouvoir profiter de mes derniers instants. Faites-moi le plaisir d'arrêter le temps, pour augmenter mes chances de survie.

   - Même si j'arrêterais le temps ça ne changerait pas grand chose. La mort vous rattraperait quand même !
Et puis votre femme... vous attend là haut, pourquoi avoir peur?

   - Non, elle ne m'attend pas. Je suis certain qu'elle voudrait que je reste. J'aimerais pouvoir la revoir mais pas là haut.

   - Tu voudrais vraiment la revoir?

   - Oui!

   - Alors on fait un marché?

   - Dîtes-moi.

   - Je remonte le temps, pour passer une journée avec votre femme. Et vous vous arrêterez de vous plaindre et aussi de me juger.

   - Ah! mais je vous déteste tellement.

   - Vous voulez la voir votre femme oui ou non?

   - Bon, alors c'est d'accord!

   - Ok. J'ai juste oublié de préciser que si je remonte le temps, en revenant le temps sera aussi avancé.

   - Mais c'est du chantage que vous me faites-là.

   - C'est comme ça et pas autrement....malheureusement !

   - Bon tant pis ! Enmenez-moi voir ma femme !

   - Vous avez exactement 24 heures pour en profiter. Vous allez oublier tout ce que vous avez vu aujourd'hui.

   - Tant mieux je ne voudrais pas que tout le monde pense que je suis un fou.

   - Bon voyage!
 
 
                        Texte écrit par Coralie ( Classe de Seconde)

1 commentaire:

  1. Bonjour Coralie,
    J'ai bien aimé ton dialogue. Il m'a fait pensé à un texte poème de Boris Vian qui s'appelle "Le temps de vivre". Ce texte m'avait beaucoup marqué à ton âge un peu près. J'ai retrouvé avec ton texte cette urgence de vivre. Il me fait aussi penser à mes grands-parents que j'ai accompagné à la fin de leur vie. Que d'émotions!
    Merci. Ema.

    RépondreSupprimer